Terres & Terrois
Pour être commandée, la nature doit être obéie. (Francis Bacon)
Entendons-nous sur les termes :
La terre est une matière hétérogène constituant un sol et son sous-sol : sa nature, sa texture, sa densité, son humidité, sa couleur, etc.
Le terroir est un lieu unique sur Terre que définit la conjonction d'une multitude paramètres : sa terre, bien sûr, mais aussi sa latitude, sa longitude, son altitude, son orientation, son ensoleillement, sa pluviométrie, son hygrométrie, son approvisionnement en eau, les vents qui le caressent, le balayent ou le fouettent, la flore qui s'y est installée, la faune qui l'habite ; en peu de mots, tout ce qui existe sans l'homme, ce qui lui échappe, ce qui est objectif : la Nature.
La mise en place des AOC (Appellations d'Origines Contrôlées) a consacré la reconnaissance de la qualité de certains terroirs mais elle était incomplète. Bien sûr, les lieux ont été identifiés, délimités, leurs noms confirmés et protégés. Certes, quelques conditions de culture ont été posées (cépages, taille, densité de plantation, rendement maximum, etc.). Mais les usages, locaux, loyaux et constants ont été laissés à l'appréciation des syndicats viticoles (associations de vignerons) et de l'INAO (aujourd'hui Institut National de l'Origine et de la Qualité). Ce manquement grave, pour utiliser des termes chers à cet organisme, a sonné le glas de la viticulture traditionnelle parce qu'il n'avait pas été écrit, par exemple, qu'elle était pratiquée au sein d'un domaine où elle était la culture majoritaire, voire dominante, mais pas la seule, qu'elle se faisait en travaillant le sol avec le fer pour désherber et aérer le sol, que son sol et son sous-sol constituaient sa terre nourricière sur laquelle on épandait des fumiers et des composts, pas un support où l'on gère de la pathologie végétale selon l'expression lumineuse de Claude Bourguignon. Ainsi ont pu entrer et se répandre dans les vignobles des produits issus de l'industrie pétrochimique phytopharmaceutique qui ruine la terre, l'eau, l'air, la vie végétale, animale et humaine (salariés, riverains, vignerons et consommateurs).
Nous croyons que la vocation de la culture est de se relier à la nature pour la révéler. Et nous le croyons pour toutes les acceptions de ces deux mots. Il nous semble responsable et cohérent d'adopter le terroir et de s'adapter à lui, pas de le modifier à coup de bulldozers, par exemple, de « restructurations », d'apports de terres, de labours profonds, d'engrais et désherbants chimiques, etc.
Ici, nous avons commencé d'alléger notre pollution chimique peu avant le tournant du siècle. Mais c'est très exactement à l'automne 2005 que nous avons arrêté l'utilisation de toutes les molécules de synthèse. Depuis, les sols sont enherbés, semés ou travaillés (disqués, griffés, sarclés, etc.) et ne reçoivent, donc, plus de molécules issues de l’industrie chimique (désherbants, engrais ou autres).
Après les trois ans réglementaires de conversion, 2006, 2007 et 2008, c'est en 2009 que Maison Blanche a reçu son premier certificat d'agriculture biologique, confirmé et renouvelé chaque année par Écocert, après contrôle.
Trois hectares du vignoble bénéficient de pulvérisations bio-dynamiques depuis 2001, huit supplémentaires à dater de 2005, puis la totalité après les vendanges 2011. La première récolte certifiée Demeter est 2013.
Le domaine est également certifié Bio-Cohérence, label encore peu connu mais complet et en adéquation avec son nom, c'est devenu suffisamment rare pour être relevé : domaine 100 % bio, pas de tolérance pour les OGM, capital social détenu en majorité par une personne physique qui prend les décisions dans la vigne et dans le chai, contrats de travail 100 % français, compensation écologique (au moins 10 % du domaine ne doit pas être planté de vignes), naturalité du vin, résidus de pesticides inférieurs à 5 µg par litre vin. Plusieurs de nos cuvées sont certifiées.